mercredi 30 août 2017

La maison abandonnée...

Comme écrivait Verlaine, j'ai « poussé la porte étroite qui chancelle »... et je me suis permis d'entrer !

Une vieille bicoque perdue dans la campagne normande... un bric-à-brac indescriptible, une intimité brisée, effacée, abandonnée depuis ce qui semble être une éternité...un asile livré aux quatre vents, à l'humidité, à la poussière et aux araignées...
Et, dans cette ambiance d'un autre temps, l'âme des propriétaires, omniprésente autour des meubles rongés, des objets inanimés, des outils rouillés, de la vaisselle cassée, des vieux journaux, des photos...Des heures passées à fouiner, à imaginer la vie du foyer, à deviner les petites habitudes, presque à entrevoir quelques secrets...Des lambeaux de rideaux encore présents filtrent la lumière sur le rebord de la fenêtre... Comme une offrande aux regards et à la nostalgie, le coin photos, sanctuaires des souvenirs intimes...

Le mystère s'est insinué, entre les ombres et la lumière, entre la vie et la décrépitude...






mardi 29 août 2017

Balade en pays cévenol...

Le Pont du Gard : un travail de Romains !

En pays d'Uzège, tout près de Remoulins, dans le département du Gard, la rivière du même nom s'étire paresseusement dans un paysage magnifié par l'esthétique de ruines antiques monumentales, celles du Pont du Gard, un édifice colossal comme seuls les bâtisseurs ancestraux savaient en construire.




Erigé pas les Romains en l'an 50 de notre ère, ce pont est l'ouvrage le plus imposant d'un aqueduc en pierres de taille de plus de 50 kilomètres de long, qui conduisait les eaux captées aux sources d'Eure, à Uzès, vers la ville de Nîmes. Nîmes, grande cité des Gaules, était devenu colonie romaine en l'an 45 Av. JC. Outre les besoins en eau, considérables pour l'époque  puisque la cité comptait quelque 20 000 habitants, un prestigieux programme urbain de création de fontaines, de thermes, de réseaux d'égouts, de jardins et monuments  justifiait la construction de cet aqueduc.



Chef-d'oeuvre du génie civil romain, le Pont du Gard fut, au Moyen-Age, un modèle de référence absolu pour les architectes des églises romanes et des ponts de la région qui se sont inspirés de la forme de ses arches.



L'aqueduc en quelques chiffres :

-  altitude NGF (Nivellement général de la France) départ : 71,25 m
-  altitude NGF arrivée : 58,95 m
-  dénivellation générale : 12,27 m soit 25 cm/km
-  dimensions des canalisations : largeur 1,20 m - hauteur moyenne 1,80 m
-  longueur totale : 50 010 m

Le pont en quelques chiffres : 

- longueur totale : 360 m à l'origine ; 275 m aujourd'hui (12 arches ont été détruites au Moyen-Age)
-  hauteur sur le Gard : 48,77 m
-  volume total de piers : 21 000 m3
-  masse totale : 50 400 tonnes

… et si l'on vous dit " 6-11-47 ", il ne s'agit pas de la date de naissance de l'architecte (d'ailleurs le nom de celui-ci est inconnu), mais du nombre des arches disposées sur trois étages, de la base vers le sommet.

dimanche 27 août 2017

Peuples de l'herbe


C'est fou ce que l'on peut découvrir quand on prend la peine de s'allonger dans l'herbe et d'essayer de voir ce qu'il s'y passe ! Un monde foisonnant de vie, qui se camoufle derrière les tiges, dans le creux des feuilles, au coeur des corolles … un monde fragile et méfiant, sensible au moindre écart de lumière, à la moindre ombre qui passe, et pas toujours facile à photographier... mais quelle exaltation lorsque l'objectif a réussi à saisir l'attitude élégante d'un agrion, à capter le regard d'un papillon insaisissable, à fixer les jeux de lumière dans les gouttes de rosée ! Beaucoup plus éloquent qu'un long discours, voici un florilège d'images réalisées dans la campagne normande. Plus que jamais amis photographes, le bonheur est dans le pré !


samedi 26 août 2017

Magnifique centaurée !


Délicate et raffinée comme une couronne de dentelle...


Coup de coeur littéraire...

Toutes les vagues de l'océan

(Victor del Arbol)


Une sombre histoire, un roman noir, très noir (âmes sensibles s'abstenir !) mais certainement le plus fort, le plus prégnant de tous ceux que j'ai lus ces derniers temps. Une saga familiale qui conduit le lecteur au bord des précipices de l'âme, au coeur des idéologies dévastatrices et capables des pires abjections, en Sibérie, dans l'enfer des marécages de l'île de Nazino devenue camp de déportation...


vendredi 25 août 2017

Beautés au naturel...

Des images, juste pour le plaisir...


Le grand privilège que nous avons avec nos appareils photos, c'est celui de pouvoir saisir les beautés du monde qui nous entoure, de vivre des émotions intenses en écoutant le simple chant d'un oiseau ou en suivant le vol désordonné d'un papillon, de mettre ces émotions en images.
Je crois que nous ne sommes pas assez conscients qu'en regardant vivre la nature, nous côtoyons l'extraordinaire, le merveilleux, l'éblouissant !
Le bonheur est aussi fait des joies simples que nous offre la nature au quotidien. Bonheur d'une rencontre, d'une image réussie que l'on va s'empresser de partager.
On a tendance à oublier, trop soucieux que nous sommes de matériel et de technique, que derrière toutes nos images, il y a toujours un lever ou un coucher de soleil, la rosée du petit matin, une longue marche dans les herbes,  des matins calmes, un petit vent, des frissons sur la peau, du silence, de la solitude, de la quiétude, une grande paix et le plein d'émotions ! Qu'importe alors sur nos images, cette brindille par là, cette herbe folle ici, ce cadrage un peu trop à droite ou pas assez à gauche. Quand on observe la nature, on se tait, on écoute, on admire. On va à l'essentiel. On va à la vie…






mercredi 23 août 2017

Insaisissable bourdon...

Saisir un bourdon dans une attitude avantageuse n'est pas une mince affaire. Il faut faire preuve de patience devant cet insecte au vol lourd mais imprévisible et qui s'enfouit dans les corolles dès qu'il atterrit !
Voici trois profils pour tenter de mettre en valeur la beauté de ces infatigables butineurs.








lundi 21 août 2017

Encore une espèce en voie de disparition

Le lucane cerf-volant


Je viens de relire un excellent article paru dans la non moins excellente revue photographique « Image & Nature » (publicité gratuite) qui revient à juste titre sur les menaces qui pèsent sur l'avenir du plus gros et du plus spectaculaire coléoptère de France : le lucane cerf-volant.
Cet article, richement illustré et parfaitement documenté, me rappelle que j'ai eu l'occasion d'en photographier une fois (et une seule !) dans mon jardin :
 - Monsieur, avec ses antennes en râtelier et ses puissantes mandibules ;
- et Madame, légèrement plus petite, dont les pinces ne sont pas aussi impressionnantes que celles du mâle, mais également acérées et tout aussi efficaces.

Lucane mâle


Lucane femelle

samedi 19 août 2017

jeudi 17 août 2017



Une porte, une fenêtre, un vélo contre le mur... un tableau plutôt courant dans les rues des petites villes et des villages de France et d'ailleurs. La scène est banale, mais elle plait beaucoup, peut-être parce qu'elle traduit tout simplement une forme de vie, qui prend son temps, nonchalante, qui n'encombre pas et qui ne pollue pas...





Celui-ci n'attend pas le retour de son maître,
c'est un élément de décoration devant une maison alsacienne.
Juste pour le partage...




mercredi 16 août 2017

Coup de coeur littéraire...

"Petit pays"

de Gaël Faye


Amis lecteurs , bonjour !
Il y a quelques jours, je vous ai donné mon avis sur « En attendant Bojangles », le roman de Olivier Bourdeaut. Dans la foulée, j'ai enchainé avec « Petit pays » de Gaël Faye.
Encore une pépite ! Et encore une fois, j'ai été touché au cœur ! Un récit poignant d'un jeune auteur franco-africain plein de talent. Gaël Faye retrace la vie d'un jeune garçon avant et pendant la guerre qui a opposé les Hutus et les Tutsis au Burundi et au Rwanda dans les années 90, et qui perd son âme d'enfant dans la violence des massacres. Petit pays est le chant d'amour d'un adolescent pour un pays qui bascule brusquement dans l'horreur sans qu'on comprenne vraiment pourquoi...
Gaël Faye est une révélation ! Un roman bouleversant, à lire absolument !

Deux courts extraits, pour vous mettre l'eau à la bouche :
« ...Fallait que je rentre. Papa allait s'inquiéter. J'ai regagné la maison en descendant l'impasse dans l'obscurité. Je titubais légèrement. Des hululements descendaient des branchages. Le ciel était vide au-dessus de ma tête, et dans le noir me parvenaient encore des paroles nocturnes... A ces pâles heures de la nuit, les hommes disparaissent, il ne reste que le pays, qui se parle à lui-même. »
« Bien sûr , un livre peut te changer ! Et même changer ta vie !. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des lives, ce sont des génies endormis. »

Imagine

Derrière ce mot se cache une des chansons les plus emblématiques et les plus belles du répertoire de la variété populaire des années 70.

Composée en 1971 par John Lennon après l'éclatement du groupe des Beatles, cette chanson s'est imposée comme un symbole du pacifisme.

A Prague, capitale de la République tchèque, il existe, Mala Strana, ce que les Praguois appellent le Mur Lennon, un mur couvert de graffitis, tags et inscriptions en tous genres, des graphismes spontanés hauts en couleurs tracés par les gens de passage, tchèques et touristes du monde entier, en hommage au compositeur fondateur des Beatles. L’endroit, longtemps considéré comme un symbole par la jeunesse praguoise en opposition au pouvoir communiste de l'époque, est désormais devenu un lieu mythique.

Si vous avez l'occasion de vous rendre un jour à Prague, ne manquez surtout pas de passer par Mala Strana et de vous arrêter devant le Mur Lennon pour ajouter votre griffe à cet espace de liberté qui appartient désormais à tous les peuples du monde.


mardi 15 août 2017

Balades en Cotentin...

Port-Racine, le plus petit port de France ?


Dans le nord-ouest du Cotentin, la Hague fourmille de petits coins pittoresques qui font le charme et la réputation touristique de la région.
Port-Racine, sur la commune de Saint-Germain-des-Vaux, est de ceux-là. C'est un minuscule havre de paix et d'intimité marine, un modèle réduit de port de pêche qui semble surgir d'un pays de Lilliputiens. Les gens du cru se plaisent à dire que Port-Racine est le plus petit port de France. A vérifier...

Port-Racine tire son nom de François Médard Racine, corsaire célèbre sous Napoléon 1er, qui fit construire ici une jetée pour abriter son navire L'Embuscade, et habita une maison juste au-dessus.
La vie de François Médard Racine est une suite mouvementée d'aventures maritimes. Embarqué comme mousse à 15 ans sur des navires marchands, il parcourt plusieurs fois la route des Antilles avant de devenir capitaine au long cours, puis corsaire contre les Anglais qu'il harcèle entre l'Angleterre et les îles anglo-normandes.





lundi 14 août 2017

Jeux de mains...

J'ai toujours aimé observer les mains au travail, les mains d'hommes et de femmes qui s'activent à l'ouvrage, les mains d'artisans, les mains d'artistes. On y découvre tout un jeu d'expression qui en disent long sur la personne... le savoir-faire, l'application, la minutie, l'intelligence des doigts...
C'est beau et ce sont des images pleines de promesses, celle du travail bien fait, du devoir accompli, d'un savoir-faire exprimé par des gestes mille fois répétés ; la promesse aussi d'une satisfaction intérieure qui donne envie de recommencer pour aller plus loin dans la création...


dimanche 13 août 2017

Ecriture...


« L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle »
(Paul Claudel)

Gravée dans la pierre ou tracée sur le papier, la calligraphie est l'expression du Beau par excellence. C'est un art majestueux qui allie la maitrise du geste et la perfection des formes, l'art de la lettre accomplie.

Les signes des écritures chinoise, japonaise, et plus encore à mon avis ceux des écritures orientales, se prêtent à merveille à cette discipline qui doit sa noblesse à une philosophie ancestrale. Certains artistes, parmi les puristes, vont jusqu'à fabriquer leurs encres et tailler eux-mêmes les outils traceurs dans le roseau (les fameux « calames »).
Pour m'y être essayé, je peux vous dire qu'à l'heure de l'ordinateur, cette écriture manuscrite est un plaisir retrouvé, celui de sentir l'outil entre ses doigts, de voir la plume avancer sur le papier, le plaisir de l'élégance des pleins et des déliés et celui d'un travail sans cesse perfectible.

Pour illustrer ce billet j'ai choisi trois images :
    - des arabesques gravées dans la pierre, photographiées à l'Alhambra de Grenade (Espagne)
    - une oeuvre de Hassan Massoudy, artiste irakien exilé en France que j'admire sans restriction.
    - un de mes dessins calligraphiés choisis dans ma modeste production.


    Sur les murs de l'Alhambra à Grenade


    Zahra (Hassan Massoudy)





samedi 12 août 2017

Vrai ou faux ?

Nous avons tous rencontré, au fil de nos promenades dans les lieux fréquentés par les touristes, ces personnages immobiles sur un socle, complètement indifférents aux mouvements et aux cris de la foule, et qui changent de posture au son de la pièce de monnaie qui tombe dans la sébile.
Qui n'a pas été bluffé par ces artistes de rues, ces statues que l'on sait vivantes et qui sont capables de rester de longs moments dans une immobilité parfaite ?

De tous ceux que j'ai pu admirer, deux m'ont réellement épaté, non seulement par leur maitrise corporelle mais aussi par la perfection des costumes et du maquillage : l'un, à Prague, un combattant en armure et côte de maille ; l'autre, un jeune homme installé au beau milieu du hall d'entrée d'un grand magasin en Thaïlande.







vendredi 11 août 2017

Belles rencontres...


Photographier les gens dans la rue, saisir une attitude, une mimique, capter un regard, est une chose qui a passionne les photographes du monde entier.

Si cela est très difficile, voire impossible dans les pays occidentaux en raison de ce que la législation appelle le "droit à l'image", dans les pays d'Asie c'est encore et toujours un jeu partagé. Dans leur grande majorité, les gens adorent se faire photographier et se prêtent volontiers au jeu du portrait. L'idéal est cependant de déclencher de manière impromptue afin de saisir les personnages dans leur spontanéité et leur naturel. Le téléobjectif est donc tout à fait indiqué pour ce genre de photos. Pour ma part, après la prise de vue, j'entre toujours en conversation avec la personne concernée et je montre les photos sur l'écran arrière de mon APN.

Une de mes plus belles rencontres photographiques l'a été avec ce marchand ambulant, croisé dans une rue de Pushkar (Rajasthan) lors de mon premier voyage en Inde. Il y avait une prestance et une élégance naturelle chez cet homme posté derrière son attirail et attendant les clients avec une patience infinie.
Je ne sais pas si mes clichés sont des plus réussis mais il font partie de ceux qui m'ont procuré les plus grandes joies intérieures à l'instant du déclic...





mercredi 9 août 2017

"Objets inanimés...

Avez-vous donc une âme...?"

J'aime ces objets du passé, précieusement conservés, qui assurent auprès de nous une présence sensible. Ils nous parlent en silence... Ils ont un pouvoir évocateur infini...
J'ai une tendresse particulière pour ce petit camion de pompier. Je devais avoir 7 ou 8 ans et je l'ai longtemps admiré dans la vitrine du marchand de jouets, avant de le trouver au pied du sapin de Noël.





lundi 7 août 2017

Coup de coeur littéraire

« En attendant Bojangles »

de Olivier Bourdeaut



Un livre plein de poésie et d'émotion. Le narrateur principal est un enfant. Il raconte sa vie avec des parents qui ont décidé de jeter aux orties la bienséance et tout ce qui est socialement correcte pour vivre une vie complètement déjantée. Ils chantent, ils dansent, ils reçoivent des amis, et, dans cette vie belle et sans contraintes, la chanson de Nina Simone "Mister Bojangles" revient sans cesse comme un lietmotiv libérateur. Leur vie est une partition effrénée et la mère un chef d'orchestre impétueux et extravagant ! Mais tout doucement, presque imperceptiblement, l'émerveillement et le bonheur au quotidien glissent vers le désespoir...
Je ne veux rien dévoiler de l'histoire... Je veux juste vous dire que ce livre est une grande bouffée d'air pur, un poème qui se déguste comme une friandise ; c'est une émouvante histoire d'amour, l'amour d'un homme pour sa femme et celui d'un enfant pour ses parents. La fin, difficile à accepter, m'a particulièrement ému. Je pense que les dix dernières pages sont un petit chef-d'oeuvre d'écriture où Olivier Bourdeaut décrit les sentiments avec une finesse et une délicatesse inégalées.